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La journée du 8 mars consacrée aux droits des femmes et la campagne que nous menons à Verneuil sur Seine avec la liste Alternative citoyenne pour Verneuil est une belle occasion pour échanger sur les inégalités qui persistent en France et en particulier dans l’engagement des femmes en politiques.

L’engagement politique au niveau local, c’est servir la République partout, et être au plus près de ses administrés. C’est aussi savoir porter leurs voix et les représenter, dans toute leur diversité. C’est pourquoi on doit savoir s’interroger en permanence sur les conditions d’une véritable représentativité. Et évidement dans notre sujet je pense à la proportion d’hommes et de femmes qui s’engagent localement en politique.
Depuis l’ordonnance de 1944, les femmes ne sont plus exclues du pouvoir et de la décision politique. Progressivement, la parité s’est instillée à chaque échelon du pouvoir : conseils municipaux, conseils départementaux et régionaux, communautés de communes, sur les bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat. On peut se réjouir des avancées indéniables faites au fil des années, qu’elles aient eues lieu dans les textes et dans la pratique. Et malgré tout, au niveau national les femmes ne représentent que 17% des présidents de région, 10% des présidents de conseils départementaux et 16% des maires. Le département occupe la dernière place du classement en Ile-de-France. Seulement 18,39 % des 262 maires des Yvelines sont des femmes1. Ce chiffre tombe à 10% si on reste sur les 10 plus grandes communes des Yvelines (Elue Joséphine Kollmannsberger – Plaisir)

Quels sont les freins à l’engagement en politique ?

Au-delà de l’objectif à atteindre d’une représentation réellement paritaire, il convient aussi de s’interroger sur l’ensemble des problématiques afférentes, et des blocages pouvant survenir : des stéréotypes à déconstruire, la conciliation des responsabilités avec la vie de famille, le statut d’élu au niveau local, le cumul des mandats qui freinent le renouvellement de la classe politique, les freins culturels ou l’autocensure des femmes elles-mêmes, autant de sujets qui sont la résultante d’un pouvoir politique aux mains des hommes, depuis des siècles, et dont nous constatons les conséquences encore aujourd’hui.

Elisabeth Badinter, partage cette idée dans son ouvrage : Le conflit, la femme et la mère : “la crise égalitaire que l’on mesure par l’écart des salaires entre hommes et femmes tire son origine de l’inégale répartition des travaux familiaux et ménagers”. Aujourd’hui encore, le partage des tâches domestiques et parentales reste inégalitaire en France : elles sont effectuées à 65% par des femmes. Mais aussi, l’augmentation des séparations, cumulées aux inégalités de carrière et aux plus faibles salaires des femmes engendrent la précarité des mères seules et des familles monoparentales. Aussi accroître la répartition et l’égalité dans les fonctions parentales et en particulier l’implication des pères dans l’éducation doivent être une priorité. Les rôles et les fonctions sociaux ne doivent plus être occupés par le masculin et le féminin mais être conjugués dans la sphère domestique, en particulier en matière d’éducation.

Par ailleurs le succès récent de la bande dessinée d’Emma2 décrivant le concept de charge mentale a montré que les inégalités sociales restent encore un enjeu collectif majeur.

Transformer le visage politique n’est donc pas cosmétique, ni même de bon goût ou encore opportuniste, transformer le visage politique est essentiel à la bonne santé de notre démocratie et la cohésion nationale.

Quelles propositions nous faisons aujourd’hui avec ACPV pour réduire ces inégalités pour nous saisir collectivement de ce sujet fondamental de la parité, afin que les futures générations puissent être, elles aussi, porteuses du renouveau à travers des assemblées locales féminisées et représentatives de notre société ?

Parce que les inégalités peuvent être réduites avant l’âge de deux ans par des mesures adaptés, parce que 5 à 7 % des familles se sentent dépassés par leur rôle de parents et parce qu’il faut réagir collectivement face aux violences faites aux femmes il est important pour les parents de trouver un refuge et un accompagnement. (Cf. programme partie rose)

Pour réduire les inégalités entre hommes et femmes les mesures doivent s’adapter aux femmes dès la petite enfance. Les familles doivent pouvoir à la fois trouver facilement un mode de garde pour leurs enfants et même si des familles font le choix de que la mère s’occupe de l’éducation de ses enfants elle doit pouvoir souffler et prendre du temps pour elle. C’est pourquoi :

  • Nous renforcerons le maillage des différents moyens de garde. Il ne faut pas mettre les différents moyens de garde en opposition mais plutôt les promouvoir et aider et rassurer les familles qui deviennent particulier employeur dans leurs démarches.
  • Nous ferons aussi un audit sur les besoins des familles / horaires de travail décalés. On peut s’inspirer de la crèche babylou de Chanteloup qui était ouverte 24h/24h permettant aux familles de pouvoir travailler avec des horaires décalés.
  • Accueillir les enfants gratuitement dès 8h20 dans les écoles maternelles pour les familles qui ont besoin et ainsi leur donner la possibilité de prendre un train avant 9h sans pour autant grever leur porte-monnaie pour 15 minutes

Réduire les inégalités entre les hommes et les femmes c’est aussi permettre aux femmes de travailler ou de créer leurs entreprises (Cf. programme partie violette)

Conclusion

Nous devons collectivement nous attacher à promouvoir cette culture de parité et de diversité, et prendre conscience que l’ouverture à tous et surtout à toutes, des responsabilités politique au niveau local, est une vraie richesse pour la vie de nos communes. Il en va d’une exigence de démocratie et de vivre-ensemble.

C’est pourquoi je voudrais aujourd’hui, 8 mars 2020, lancer un appel à toutes les Vernoliennes qui hésitent à s’engager, qui sont déçues par la politique ou qui ne votent plus. Comme moi, je vous invite à vous engager pour rejoindre un mouvement citoyen et refonder ensemble, à l’échelle locale, une autre façon de faire de la politique dans l’intérêt commun.

Je vous remercie d’être venu(e)s à notre rencontre aujourd’hui.

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